•/ Move #5 /•
De la montée aux Garins, je n’ai pris qu’une note photographique. Carte pleine.
Floue. Ci-dessus. La photo, pas la note.
Mais de la montée aux Garins je me souviens de ce pré à la source captante, prairie synclinale aux belles granges traversées par le chemin. Une croix, deux coquilles. Je suis sûr que Compôte vient de Compostelle.
Je ne cherche pas à vérifier. Un jour, tôt ou tard ou pas du tout, quelqu’un me contredira.
Ou pas.
Me souviens en avoir eu marre de suivre des chemins balisés et tenter un raccourci, dans la pente, entre deux ruisseaux domestiqués des Maîtres du Mont déserté. Magnifique détour, chaque pas fait dans la confiance d’un passage, d’une route à découvrir, d’un passage possible, mais à chaque pas remis en doute.
Je cherche à redire cette chose, de la lumière du charrié filant, striant l’immobile apparent. Je prends des notes encore.
Et là dans ce bois, décomposé, dont les noeuds, branches passées plus denses, émergent perpendiculaires des lignes verticales, ici tombées. Je pense à la croix •/punctum #5/•.
Je ne suis pas le seul à prendre des notes. Chiara à chaque retour consigne. Mots. Marques sur les cartes.
Paroles. Silences. Nos marches conversent.
On se crée un corpus commun. On en discute. On affine nos pensées. On ajuste nos mots.
Référents communs.