•/ Move #4 /•
Être. Sur vie. Cul du bois. Lieux dits. Asinerie. Neige à 1200m. La voiture patine. On rebrousse chemin. Volonté détournée.
On ne juge le détour qu’à l’aune du projeté, prétexte au détournement.
Et dans cette écriture du futur, soudainement contrariée, l’omniscient est dépassé.
Autre chose arrive. Le monde s’immisce. Perturbant.
Une bouffée d’altérité, puisque moi j’aurais pas fait ça. Moi projeté.
Une remise en place. Dans l’instant. Dans l’instinct.
À devoir improviser.
On suit un chemin ressemblant à un couloir tapissé de neige en sous-bois.
Seules les traces, petit sabot à deux doigts, dans le chemin même, nous emmènent ailleurs.
Dans les à-côtés. L’esprit vagabonde, pistant le disparu, origine des traces.
Murmurant une présence.
Nos pas, suivant la trace de sabots, se chargent d’une attention redoublée.
L’imagination lovée dans les empreintes ne demande qu’à s’incarner dans l’irruption soudaine d’un caprin alpin, se projette dans chaque bruit entendu, autour. Qui vive.
On rebrousse chemin avant d’atteindre la route visée.
On oubliera sans doute la beauté toute normale de ce sentier, des feuilles d’aulnes flamboyantes tombées sur la neige, la rosée perlant autour, de fumerolles révélant clocher au milieu des branches des pommiers, jusqu’aux petites pommes jaunes tombées jonchant leurs pieds.
Le tunnel de branches nous emmenant, couloir, sans permettre les à-côtés.
Le chemin tracé, par les feuilles tombées.
Je note quelques autres punctums, ponctuations.
Mais rien ne les relie.
Aucune narration.